lundi 1 août 2011

la vie, la mort, la bicyclette et le lyrisme – et une pensée pour Jacques Réda

                       
Comment dire :

la beauté d’une chevauchée à travers le bocage par routes et par chemins au couchant d’une chaude journée d’été sur le vieux vélo de mamie Paulette, celui avec lequel, pendant tant de jours, tant d’années, elle a sillonné son village pour ses missions de catéchisme et ses visites aux cancéreux et simplement pour le café ?

Directement : mourir

– heureux –

terrassé par une crise cardiaque, emplafonné au détour d’un virage par quelque Fangio d’outre-bourg en Peugeot 306 customisée,

avoir vécu.

Ou, comme s’il y avait davantage, ne pas comprendre que n’y soient pas, sur l’ancien vélo de leur grand-mère, ou le leur propre, même, toutes les âmes des hameaux égrenés – la Bergerie, le Rouillou, la Birochère et la Malvoire, la Jarriette, le Plessis.

Comme s’il y avait davantage.


1 commentaire:

  1. Je ne sais pas. Je suis dans une phase où les frémissements d'une envie de bonheur pas si improbable me donnent envie de durer un peu :-)

    Mais c'est beau.

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