lundi 31 janvier 2011

Pères



Väter, à la MC93, n’était pas une grande pièce de théâtre, mais une longue suite d’anecdotes, d’imitations, de sketches, d’évocations de leur père non par trois personnages, mais par trois personnes, trois acteurs – un Allemand, un Letton et un Russe, d’une cinquantaine d’années. C’est de l’autobiographie au théâtre, et c’est l’originalité et le plus grand intérêt de la pièce, trois hommes devant vous qui jouent mais qui sont eux-mêmes et vous racontent quelque chose de leur passé, avec toute la vérité dont ils sont capables, suppose-t-on, et autant que le théâtre en permet…
Ils racontent leurs histoires sur le devant de la scène en utilisant un bureau et divers accessoires, appuyés au fond par un mur changeant de toiles reproduisant à grande échelle des photographies de leurs pères ou diverses scènes d'époque. Pas grande mise en scène, en somme. Elle réside en grande partie dans le maquillage des acteurs en direct sur les bords du plateau, qui les vieillit au fur et à mesure du spectacle pour les faire, à force d’en parler, de les imiter – avec ce que cela comporte en même temps d’empathie-identification et de moquerie-distanciation – se transformer en leur père.
Ce n’est pas une grande pièce, mais trois heures sans ennui grâce à un mélange de scène banales/universelles et de contexte culturel et historique – la RFA des années soixante, la vie en URSS –, le tout dans le plaisir d’être en langue allemande.

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