dimanche 23 janvier 2011

à ressorts

à Blois

« La beauté vient de l’abandon du refuge des formes anciennes pour l’incertitude du présent. » (p. 57)

Dans le train qui me ramène de Blois, à travers la Beauce par cette journée morne, je reprends la lecture de Parle-leur de batailles, de rois et de d’éléphants de Mathias Énard que j’avais un instant songé à laisser là, n’étant pas violemment emporté par ses petits tableaux appliqués, délicats, s’empilant longtemps les uns sur les autres sans que je voie bien où ils venaient en venir, impatient de comprendre enfin comment le pont de Michel-Ange à Constantinople n’aurait pas lieu. Et c’est alors que je découvre que c’est véritablement un livre à dénouement, tout dirigé vers ce dernier quart qui me tient, me ravit et m’émeut profondément, quand je termine et referme si opportunément le livre à Abbesses, prêt à descendre à la prochaine. Comme si tous ces motifs, ces procédés, toutes ces hypothèses romanesques qui s’étoffent par touches, de façon un peu voyante, au fur et à mesure, étaient tous les petits rouages d’une boîte à musique patiemment remontée pour enfin, le mécanisme relâché, nous livrer le ravissant spectacle.

(Côté cuisine, encore intrigué et amusé de l’espièglerie supposée, ou du moins de la licence de cet énaurme anglicisme, « il s'approche, suivi avec reluctance par Mesihi », à la p. 76. Rien dans le Littré, le Trésor le relève aussi une fois chez Gide, penser à s’acheter le Dictionnaire Historique sans plus attendre qu’il sorte dans une hypothétique version électronique…)

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