vendredi 24 juillet 2009

de la vertu volatilisatrice de la moquerie

Ma mère et ma cyber partagent ce trait commun, je crois, de s'exclamer à telle ou telle remarque de ma part, à périodicité réglée, et avec un sens certain de la répartie : "Ah lala mais quel moqueur celui-là !"
J'ai rarement ouvert un livre de Julien Gracq sans avoir le sentiment qu'il m'était destiné, qu'il était, pour le coup, absolument "mon genre", qu'il n'y avait pas de meilleure façon de rendre justice à la vie et à l'art du langage. Aussi n'ai-je pas été surpris, l'autre soir, de trouver dans Un beau ténébreux (1945) cette phrase qui cerne définitivement la question :

« Il y a une moquerie chaleureuse et douce, assise sur la plus étroite des complicités, celle qu’on n’a pas à avouer, — et qui n’est faite que du besoin de volatiliser un excès de sympathie. »

1 commentaire:

  1. Je suis d'ailleurs très moqueuse moi aussi.
    (ah, Louis, que ferait-on s'il n'était pas là il dit tout si bien et encore mieux que ça ...).

    RépondreSupprimer

(n.b. : Il semblerait que le formulaire de commentaires dysfonctionne sous Safari, mais s'entende encore très bien avec Firefox et Chrome.)