Si j'étais un blogueur, un vrai, j'aurais promptement raconté ici ce qui s'était produit ce 12 mai, "à égalité de faiblesse et d'exposure" (comme je suis, il a fallu que je consulte les trois dictionnaires à portée avant de considérer que la beauté précieuse de ce vocable tenait bien à sa qualité d'annéoglicisme). Mais j'ai l'otium un rien raréfié et tends trop souvent, la fatigue venue, à en user comme un abruti. Heureusement, il y a le journal des autres, dont on leur est reconnaissant parce qu'il retrace, parfois plus que moins, quelque chose de notre expérience. Et de toute façon, quelle urgence -- c'est quoi, le temps réel ?
Ce mardi 12 mai, j'ai conçu une admiration vive pour Gabriel Bergounioux, frère de Pierre, une sympathie ravivée bien que non encore déclarée pour François Bon, et j'ai rencontré un type qui tient journal à la De Jonckheere et juge important d'aller recueillir la parole de Pierre Bergounioux, frère de Gabriel, autant dire que c'était quelque chose (surtout si cet inconnu vient s'asseoir à votre table et, passé un délai probatoire de trois minutes, vous interpelle par le nom de votre autre je).
Puis, dans mon souvenir, j'ai déblatéré - si vous aimez le silence, on vous déconseille de passer vos soirées avec un quelconque représentant des professions silencieuses.
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Rêvé cette nuit que je rencontrais et faisait copain avec Barack Obama dans un monde gris et ocre, un peu en ruines - à un endroit un torrent terreux courant entre des gravats et des canalisations rompues - une espèce de grange, hangar, des bouseux adossés nonchalamment aux murs de tôles, un qui l'appelait "bamboula", n'ayant aucune idée de qui il était et que son opinion dans le débat pût compter. Bientôt nous décidions que nous serions plus heureux dehors, à discuter.
J'aime beaucoup ton rêve et merci pour le lien vers l'otium et ce blog-là.
RépondreSupprimerJe me sens très privilégiée de pouvoir pour l'instant concilier otium et négotium.
T'ain, citer "otium" dans un billet, c'est très chic.
RépondreSupprimer@ Gilda : content que tu goûtes ma mégalomanie nocturne !
RépondreSupprimer@ Chondre : plus chic encore serait de le caser dans une conversation, je te laisse essayer !...