dimanche 6 janvier 2008

j'étais parti

Vendredi soir, j'étonnais en ne cachant pas mon dépit, en disant aux amis réunis in extremis à notre table que j'avais hâte d'être de retour à Paris et de travailler, que tout retourne à la normale. Puisque c'était comme si mon corps ne m'avait pas suivi en vacances, et mené dans les collines de Thuringe, puisque je n'avais pas respiré le tiers du quart du grand air que j'étais venu chercher. Qu'amoindri, c'était comme si ces jours avaient été annulés.
Il fallait ce déplaisir léger et étonné à retrouver, des fenêtres du train, à Forbach, le décor familier du pays natal, puis les vanités, les duretés de la ville capitale ; il me fallait constater que rien d'important ne se produit nécessairement lorsqu'on est coupé d'internet et de sa radio pendant cinq jours, et ce déplaisir à l'idée que le bruit médiatique puisse, à nouveau, envahir le silence où l'on s'appliquait, tout à l'heure, à prendre langue ; il fallait que les deux climats constrastés se superposent un moment en moi, que perdure la douceur, et constater qu'en sept heures les trains vont un peu plus vite, amen, que le coeur d'un mortel, pour mesurer à quel point, bel et bien(heureux), j'étais parti.

2 commentaires:

  1. Je comprends bien ce que tu veux dire, quand je dois aller en Normandie (qui n'est pas ma vraie région d'origine mais celle de ma mère, donc c'est sans doute un peu différent), je piaffe d'impatience de retrouver Paris.
    En même temps au retour je dois avouer que d'avoir respiré un autre type de pollution m'a apparemment fait du bien (en attendant d'en tomber éventuellement malade, mais c'est un tout autre débat)

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  2. Ton commentaire me fait comprendre, Gilda, que j'abuse peut-être un peu de Bergounioux et qu'il faudra encore un effort pour écrire de manière compréhensible : en tous cas ce n'est pas dans ma région d'origine que je suis parti (d'ailleurs j'en ai plusieurs), si c'est ce qu'on peut croire (?), mais bien au centre de l'Allemagne. Bref. Il n'en demeure pas moins qu'il faut partir voir ailleurs pour savoir ce qui nous manque, et rêver de l'idéale synthèse d'ici et de là (j'aimerais que les Allemands se soucient un tout petit peu plus d'élégance, mais que les Parisiens modèrent leur passion de l'artifice ; qui se décline aussi en positif : j'aime le pain blanc mais j'aime le pain noir ; etc., je devrais m'amuser à faire la liste...).

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(n.b. : Il semblerait que le formulaire de commentaires dysfonctionne sous Safari, mais s'entende encore très bien avec Firefox et Chrome.)