vendredi 23 novembre 2007

état second

C'est ce matin à 11h20 que j'ai réglé (au moins provisoirement...) l'affaire qui m'occupe depuis la fin juin. La fatigue aidant, peut-être - puisque j'aurai la satisfaction de ne pas trop m'être abandonné, ces derniers jours, à la vie bienheureuse où le réel s'absente, quand on s'allonge - le doute l'emporte nettement sur une quelconque euphorie. Un doute paranoïaque, propre à cette pratique de faussaire : quand on trouve pénible d'être dans le relatif et souffre de ne pas avoir atteint, craint de n'avoir qu'entraperçu l'Original. Le sentiment, à trop rester collé à chaque tronc pour en restituer les veinures, d'avoir inaperçu quelque chose - la forêt ? Quand en plus rien ne dit que les veinures soit si réussies...
Trop d'empirisme et pas assez de méthode, d'étude. Que ça me plaise ou non il est question de maîtrise, y compris du temps. A travailler.

Fameuse idée, cet après-midi, que de se sauver de la sieste et résister à la tentation de rester au chaud avec le Carnet de notes pour remettre les pieds à l'Université et accompagner B. à la soutenance d'une forte thèse sur un écrivain que j'aime.
Une interruption salutaire dans le brouhaha du quotidien, les mots ont une densité extrême, on sort de là augmenté, peut-être plus vivant. Ce qui me frappe, c'est qu'il y ait beauté de la pensée - ici en acte, c'est un petit spectacle. Il m'est sensible que cette personne jeune assise, là, au centre de notre attention, a mobilisé son être pour se porter au-delà d'elle-même, s'élever, et j'ai comme le sentiment d'une aura. J'admire. Il est donc loisible aux êtres de faire ça - d'œuvrer, de s'augmenter. Et puis, c'est tout l'effet de cette lecture - plaisir du texte, sens esthétique et moral - qui ressurgit et se redéploie, redoublé d'être saisi en concepts.

En rentrant, je me réjouis, à la sortie du pont, de trouver la rue festonnée de lumières de Noël qui brillent en plein jour, dans le soleil d'hiver (effet "Grenelle-de-l'environnement") ; l'année dernière nous étions dans le noir, comme à l'écart du foyer, dans cette rue qui n'est qu'un grand couloir.

En haut, c'est la saison - depuis que le soleil ne se couche plus derrière l'immeuble mais dans l'axe de ma fenêtre, les ciels sont d'une beauté effrontée.

Il me faut beaucoup de temps pour écrire tout cela très mal, sans bien savoir s'il vaut de garder trace des jours, a fortiori au vu et su de tous. Etat second.

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vers 18h40, touché par la lettre de pdj à la caf du vdm. Debout contre les forces adverses, depuis Kafka, ça ressemble à ça ; l'humanité.

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