samedi 22 juin 2013

un moment aliéné

Je fais de petits cauchemars.

Je suis ailleurs, parmi d’autres gens, je suis tout à coup quelqu’un d’autre. Elle parle à ses amis comme si de rien n’était et ce ne sont plus les mêmes, et ils sont habillés différemment.

Le ciel est gris, les façades sont horriblement laides – grises, salies de poussière d’échappement et de coulées d’humidité. Il y a de l’eau partout.

Mon père me dit : « c’est pas compliqué, soit tu déménages parce que tu veux vivre avec elle, soit tu déménages pas ». Par trois fois, au cours de mon enfance et mon adolescence, j’ai déménagé parce que mon père était muté.
Je l’incendie.

Par deux fois, mère me demande : « T’as pas peur de le regretter ? »

Je m’habitue lentement aux résonnances d’aquarium de l’appartement.

Il y a plus de résignation que d’enthousiasme.
Je l’appellerai sagesse.
C’est une histoire d’amour.
Je finirai par faire le choix qui s’impose à moi et à tout le monde pour moi. 
Je serai triste et je sourirai.
J’en voudrai à la vie, je ne saurai pas pourquoi, je ne saurai pas qui je suis.
Ça passera. J’oublierai.
Je serai quelqu’un d’autre.
J’aurai une vie plus saine.

Je partirai.

2 commentaires:

  1. Une banalité en passant ? Lorsqu'il n'y a plus de choix possible c'est mauvais signe...

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  2. Oui – c'est qu'on se laisse enfermer. Faut avoir l'énergie de cultiver son bonheur. Il y a des choix forts et des choix faibles, je crois, et toute une gamme entre les deux, et des contraintes fortes et des contraintes faibles, et il faut jouer son jeu là-dedans, sans renoncer.
    (Mis le temps à répondre – merci Madeleine.)

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(n.b. : Il semblerait que le formulaire de commentaires dysfonctionne sous Safari, mais s'entende encore très bien avec Firefox et Chrome.)