mercredi 13 juin 2012

de la grandeur

« Vers la fin du jour, à l'heure qui lui était consolante, quand la lumière faiblissait, que le contour des choses se défaisait, flottait peut-être quelque peu comme dans les rêves, et que la vie paraissait moins dure, mon père se montra.
   [...]
   Nous ne nous sommes jamais avoué à l'un à l'autre les mouvements profonds de l'âme – de même, j'imagine, que la plupart des humains qui vivent côte à côte.
   [...]
   Il me vint alors à l'esprit que de jour en jour je l'avais vu attentif à ne pas gaspiller, quoique jamais mesquin, appliqué aussi à devenir habile en des tâches qui ne lui étaient pas tout à fait naturelles, comme en horticulture, par exemple. Je fus effleurée par la pensée que maintenant, peut-être encore plus qu'au temps où il était admiré, mon père montrait de la grandeur. » 
Gabrielle Roy, La détresse et l'enchantement (Boréal, 1984, pp.  39-43)

3 commentaires:

  1. Ici, parce que ça ne tient pas sur Twitter, à tous les sens du terme. Et que je préfère le mettre à disposition des robots et des gens qui leur font des requêtes que de le garder par devers moi. Parce que c'est susceptible d'être lu par ceux qui ont un père, assez semblable ou tout à fait autre, et ceux qui n'en ont pas, qui aurait pu être ainsi ou très différent.
    Maintenant parce que je l'avais lu la veille et qu'à attendre, j'aurais perdu le passage dans cet océan de 505 pages minusculement imprimées. Il est vrai que j'aurais pu attendre la fête des pères.

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  2. c'est confus, mais je me souviens d'avoir pleuré (chose rare) en lisant la mort de ce père (ce petit chat qui l'aime et l'accompagne et refuse de le quitter)...

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(n.b. : Il semblerait que le formulaire de commentaires dysfonctionne sous Safari, mais s'entende encore très bien avec Firefox et Chrome.)