« Je suis parti à la rencontre du printemps, dit Max Schulz. La terre dans la forêt séchait à vue d'œil. Et un beau jour, nous nous sommes rencontrés, le printemps et moi.
Savez-vous à quoi ressemble une forêt polonaise au printemps ? dit Max Schulz. A une forêt polonaise. Au printemps. Voilà, quoi. Au printemps le soleil et la terre dévorent la neige. Les arbres cessent de pleurer. Ils baillent et ils s'ébrouent. La terre, le soleil et la pluie se défont de leur linceul et tissent un nouveau tapis bariolé, composé d'herbes, de fleurs et tout le tintouin, enfin, je ne sais pas très bien... je veux dire... me demandez pas comment c'est fait. Bref, je sais juste qu'il revient tous les ans, le printemps, en Pologne, peu importe si la Pologne est sous la coupe des russkoffs ou sous la mienne. Le printemps se contrefout des russkoffs. Et se contrefout de moi. Quand j'ai rencontré le printemps, à l'époque, dans la forêt polonaise, il a esquissé un vague sourire. Car aux yeux du printemps, moi, Max Schulz, je n'étais rien de plus qu'un scarabée enroué, une petite bestiole qui a braillé quelque temps puis perdu sa voix. » (p. 170)
« Voilà l'histoire. C'est comme ça. Entre autres choses la vie se montre parfois, voire fréquemment, voire très souvent, carrément ironique. » (p. 225)
C'est quelque chose qui m'a fait un bien fou, ces derniers jours. N'être qu'une petite chose sur un bout de terre, pourtant bien bétonné, où surgissent des bourgeons d'un vert acidulé, où les pelouses se mettent à sentir la terre humide du matin, où les oiseaux se déchaînent, où les fleurs commencent à s'ouvrir... la vie qui se montre, voilà.
RépondreSupprimerEt se dire qu'il est bon d'être à même d'en profiter, à tous points de vue???