mercredi 11 mars 2009

viva la muerte...


La pensée qui m'obsède en sortant hier de la projection d'Harvey Milk, film foncièrement politique & cinématographiquement neutre de Gus Van Sant qui retrace la vie d'un grand militant des droits des homosexuels, film au fond très gay qui m'emplit d'optimisme, me comble de joie, de combativité et d'amour des gens, mais ne rechigne pas à faire chialer Margot selon la procédure homologuée à Hollywood ; la pensée sur laquelle je reporte ma désolation après cette unhappy end annoncée & tragique, que je refuse (c'est pas juste et y a pas marqué Margot), c'est que, trente ans après, si la reconnaissance des homosexuels a avancé, les Etats-Unis n'ont toujours pas commencé à résoudre ce qui est peut-être un de leur deux problèmes politiques fondamentaux avec la peine de mort : à savoir la libre circulation & la culture des armes à feu, qui permettent à n'importe quel fasciste en puissance de devenir un fasciste en acte. Pour moi, à la fin, c'est ça, l'histoire : ce n'est pas tant qu'on assassine un activiste homosexuel - qu'on en ait le désir, en forme le projet n'a rien pour surprendre - c'est qu'il soit si aisé d'y parvenir (et de s'en tirer à bon compte au tribunal, mais là on en revient à l'injustice homophobe).
C'est à cette violence tapie au cœur de la démocratie américaine, qui marche de concert avec une martyrologie des grands progressistes assassinés, que s'adresse ma colère. D'où il faut certainement déduire que Gus Van Sant, l'auteur d'Elephant et de Last Days, continue de creuser son sillon, et mène deux combats à la fois.
Voyez Harvey Milk !

4 commentaires:

  1. Autocommentaire : écho dans le fait divers du jour : "Selon des sources policières, les parents de Tim K. disposaient de nombreuses armes à leur domicile..."

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  2. @Chondre : quel joli nom crémeux, n'est-ce pas ?!

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  3. Me voilà rassurée, je ne suis pas la seule à écrire des textes que l'actualité rend brûlants peu après.

    Tu as raison en tout point (s'agissant de la question de société et du travail de Gus van Sant en général, car ce film en particulier, je n'en ai pas encore trouvé le temps).

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(n.b. : Il semblerait que le formulaire de commentaires dysfonctionne sous Safari, mais s'entende encore très bien avec Firefox et Chrome.)