vendredi 18 janvier 2008

je suis une ville

Aujourd'hui, parce qu'il existe une éventualité très incertaine que cela soit, B. et moi nous sommes imaginés que nous déménagerions à Tours. Et comme nous nous étions lancés, avec les moyens d'internet, dans un repérage virtuel de cette ville à peu près inconnue, mon esprit rêvait d'espace habitable et de paysage, d'arbres qui ne soient pas dénombrables et de grand fleuve. De même que bien souvent c'est dans cet état de rêverie, plus ou moins arcadienne, que me plonge le carnet d'Emmanuel Pagano. Et donc il se pourrait que je ne tienne pas davantage à Paris. Que mes espoirs, à l'âge que j'ai maintenant, soient de cet ordre-là. En fait, je me demande si je suis capable de rester plus de cinq ans quelque part, si l'un des projets que j'ai formés pour moi, à 17 ans, n'est pas d'annexer dans ma mémoire, par arpentage patient, le plus grand nombre possible de territoires ; de convertir en ici le plus grand nombre d'ailleurs. D'habiter sur le mode de la collection.
Du reste, il y a aussi toutes ces contrées juxtaposées dans les 105,40 petits km² de Paris, et je me souviens de cette autre rêverie conçue sur le port Saint-Bernard, ou le pont d'Austerlitz ou ailleurs, sur le trajet de la longue, la seule promenade que la voyageuse Cl. et moi ayons jamais faite ensemble, ce jour sans réplique où notre correspondance avait pris corps : j'habiterais tour à tour chacun des vingt arrondissements, et dans vingt ans je connaitrais Paris.
Mais il se peut simplement que Paris soit une lutte que je n'ai pas le cœur de soutenir.
 

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