samedi 27 novembre 2010

"la France"

P* à déjeuner, puis nous allons voir ensemble « La France » de Raymond Depardon à la BNF. Dans la deuxième salle, qui présente la genèse du projet en documents, cartes, cahiers, premiers tirages, et beaucoup plus d’aperçus de la France que ceux qui ont été retenus pour l’exposition de la première salle, chacun paraît chercher des traces de son bout de France, et P* a la surprise de découvrir que l’artiste s’est arrêté, avec sa chambre et son voile rouge, dans sa petite rue, l’an dernier, à Gien, pour y photographier la petite échoppe africaine. Tout à coup, tout le monde, dans cette salle d’exposition, à Paris, semble venir d’un trou paumé – et plus ou moins laid, en fait – de France. Et ne plus vouloir le cacher. Chacun laisse voir son attachement au coin de province d’où il vient, lui ou ses parents, ou ses grands-parents. Chacun reconnaît, me dis-je – ah oui, c’est tellement nous, c’est tellement ça la France (de même qu’au sujet de Profils paysans Depardon disait que nous venions tous de là, la paysannerie, un tous abusif pour dire le grand nombre, oui). Et je me dis que si quelqu’un cultive et nourrit quelque chose comme une identité, une conscience nationale, c’est bien lui, par ce travail.

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