Scène de la vie d'une doctorante. — On a expliqué à la vieille cuisinière qu'il y avait, parmi les convives allemands, d'assez nombreux végétariens, et lorsqu'elle a demandé ce que c'était que ça, des végétariens, on a répondu avec quelque approximation qu'il s'agissait de gens qui n'aimaient pas la viande.
Avec le talent, le soin et le sens du service qui la caractérise, elle a donc concocté à part du ragoût et en quantité moindre une fort succulente truite meunière.
Tu vas rire mais pour moi aussi végétarien comportait l'option poissons.
RépondreSupprimerJe croyais que c'était végétaliens pour ni viandes, ni poissons, ni œufs (et peut-être même ni fromages ni laitages ?).
Je suis sans doute moins vieille que la vieille cuisinière, mais issue d'un milieu non religieux et populaire, je n'ai croisé que tardivement dans ma vie des personnes aux contraintes alimentaires auto-imposées (1).
Du coup elles me restent un peu floues, et pour moi très "truc de riches" : la bataille restait pour remplir l'assiette pas pour faire son difficile quant à ce qu'on mettait dedans. Dans ce monde-là, se priver de viande volontairement était juste inconcevable, puisque précisément on se saignait aux quatre veines (je choisis l'expression) pour que les enfants puissent en manger au moins une fois par jour (ou sinon du jambon).
J'aime beaucoup ton économie de mots pour raconter.
(1) je veux dire par opposition à celles à caractère médical.
Tu insinues le doute dans mon esprit, et je découvre que pour le Grand Robert, il n'y a qu'un adj., "végétarien", qui s'applique à la fois au végétalisme (qui ne mange que des produits d'origine végétale) et au végétarisme (qui ne mange pas la chair des animaux, truite meunière comprise). C'est suivant cette seconde définition que j'ai pour ma part toujours entendu la chose, avant même d'imaginer pouvoir rencontrer ce genre d'ascète un jour en chair et en os.
RépondreSupprimerUn des plats les plus infâmes qui m'ait été servi, c'était en Allemagne, se trouve être un "curry végétarien" : du riz avec, en guise d'agneau ou de poulet, de gros cubes de patate pas assez cuits, le tout saupoudré d'un peu de curry (la copine qui me l'a servi m'a un jour demandé de lui envoyer l'url de mon blog, chose que j'ai activement oublié de faire, penser à supprimer ce commentaire si elle renouvelait sa demande...)
Dans un monde où plus grande monde ne fait chaque jour 5 kilomètres à pied, où on souffre de maux liés à la suralimentation, où l'élevage produit + de gaz à effets de serre que l'automobile et où les vaches ont naguère été folles, il a bien fallu qu'on supplante la viande par les protéines, pas nécessairement animales. (Et je m'abstiendrai d'essayer d'établir un parallèle de Godwin entre la popularité du végétarisme chez les Allemands, Adorno & les camps de concentration :-)
Oh là là j'en avais, des billets en retard !
RépondreSupprimerJe t'ai mis une lettre au courrier, le vrai, avec une feuille de journal dedans.
samantdi