samedi 20 juin 2009

"corps débiles"


Achevé la lecture, assez lasse sur la fin, de Polichinelle de Pierric Bailly. Une espèce de logorrhée monstrueuse, grotesque. Langue vivante de corps désarticulés — "débiles", dit la présentation —, passée à tabac. L'adolescence comme crise, mutante, et comme excès hilare, bêta (l'âge d'homme en phase test). Un roman slam. Comme aimaient à sortir mes cousins quand nous passions par-là, 14 ou 15 ou 16 ans : "tout en connerie". Dans cet ébranlement-qui-perturbe, j'aurai goûté la rigolade, l'entrain qu'on met à défier ensemble l'ennui, le bancal de la vie :

— J'aurai mon appart à Besac. Ce bled c'est la mort. Le Jura c'est la mort. Franchement, oublie. Oubliez tous. Toi, l'amigo, oublie le trois-neuf, il gicle à JF. Le deux-cinq, ça c'est animé. Ça se passe dans le Doubs, les gars. Ici y'a que des Mickey. Pis à Clairvaux ils me connaissent tous. Moi je suis fiché. Les schmidts ils savent qui je suis. Jusqu'à Lons je suis connu, moi.
— Tu devais passer au tribunal, non ?
— J'ai pris deux mois de sursis. Un pays de tarlouzes, j'dis. T'sais quoi, mais oublie le trois-neuf, gars. J'te le dis à toi parce que t'es pas un Mickey.

Quand j'étais en quatrième, Mme Lopez, ma prof de français, nous faisait faire des fiches de lecture dans lesquelles nous devions relever une citation, une phrase, qui nous avait particulièrement frappés. Pour Polichinelle, ce sera :

Mario habite Belfort et veut devenir chanteur cubain.

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