« Dois-je fondre la fille de 58 et la femme de 2014 en un “je” ? Ou, ce qui me paraît, non pas le plus juste – évaluation subjective – mais le plus aventureux, dissocier la première de la seconde par l'emploi de “elle” et de “je”, pour aller le plus loin possible dans l'exposition des faits et des actes ? Et le plus cruellement possible, à la manière de ceux qu'on entend derrière une porte parler de soi en disant “elle” ou “il” et à ce moment-là on a l'impression de mourir. »
Annie Ernaux, Mémoire de fille (Gallimard, 2016, p. 22)
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