Il faut que le métier rentre. À la pause, je décide de passer cet appel pour réclamer le paiement d’une toute petite facture du mois de mai encore en souffrance, après imbroglio de mails. Il s’agit d’artistes(-contemporains). Dieu que je n’aime pas ça. Je dois résister à la tentation d’écrire un nouveau mail. Non, Sylvain, sois un homme, prends le téléphone. Je repense à ces vingtenaires qui à Verdun se précipitaient hors de leurs tranchées pour aller de l’avant − à la mort, on a tous vu ça dans les films. Mais me dis qu’en un sens, c’était plus facile pour eux, la conscience abolie, la folie collective… Alors je pense à A. qui, après avoir donné ses heures de cours et le meilleur d’elle-même, doit passer son temps à appeler des parents d’élèves pour leur parler des problèmes de discipline d’un fils dont rien ne la garantit qu’il ne sera pas battu en rentrant chez lui (pour mettre les choses au pire).
Il faut que le métier rentre. Comme prévu, cette personne paraît des plus aimables. Mon mail d’il y a un mois était bien parvenu (on ne sait jamais). Mais la biennale, tout cela l’a fort occupé.
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